POÈMES ANDALOUS ILLUSTRÉS
JOAQUÍN ROMERO MURUBE (1904-1969) Los Palacios y Villafranca (Sevilla) LAURIERS—ROSES Dans le rose et le blanc de tes lumières, sous l’emprise de ta fleur sucrée et vénéneuse, laurier des jardins andalous, les pouls perdent ses rythmes purs. Leurs cadences se confondent, le sang saturé de léthargiques essences. Et ton doux parfum triomphe dans la mort de l’indolence andalouse. COLONNES Colonnes colonnes en extase de force, de désir, de blancheur. La colonne appelle un poids céleste. — Et l’arc se confie. La lumière graduée de l’arcade dessine dans ses nuances des expressions variées. Arcs féminins. Arcs taciturnes. Religieux. Disciplinés. Velléités savantes: dans le patio maure des arcs inégaux... SOLEDAD Fue este olor de soledad concreta que llena los jardines por la tarde y en esta luz de la glorieta antigua cubicada en perfumes de arrayanes: Citando las aguas del estanque copian del cielo, apenas, rumbos y celajes, y una quietud de flores y de pájaros hace surgir la noche por los aires... Una tristeza pura, más que humana, va serenando el ritmo de la sangre. Y nos avisa un eco de la muerte. Y se oyen las palabras de los ángeles. FONTAINE INVISIBLE La nuit tombée, les profils se transforment en forêt sidérale, les jardins cachent leurs grâces et recouvrent leurs géométries du spectre des parfums et des plantes. Dans cette profonde haleine végétale de l’ombre qui vit et se nourrit d’étoiles et de mystère mineral un dieu élémentaire palpite et respire. Seule une voix faible, du côté des fontaines, affirme dans le silence de la nuit la présence perdue des frondaisons, sans fleurs, sans nuances, éteintes. KASIDA DES PARFUMS Par delà la rose qui donne son pâle arôme au vent; par delá le jasmin qui emplit l’air de ses étoiles blanches; par delá le myrte et le seringa, la lavande et l’oranger par delá tous les arômes, le tien entre mes mains, ô femme. JARDIN NOCTURNO ¡ Cuidad, que no se rompan los cristales de este maravilloso encantamiento ! Es el jardín nocturno. Siderales lindes de ramas crecen en el viento. Vago rumor en el verdor sombrío la eternidad acuerda con lo breve: el amplío soplo del voraz estío se torna en el jazmín primor y nieve. Por el aire, las bodas de las flores hacen crujir las horas maduradas Y en una undosa densidad de olores se denuncian las ramas extasiadas. Es el jardín de noche. Misteriosas corrientes de humedad suben al cielo creando entre luceros y entre rosas el misterio nocturno, como un velo. LES EAUX EMPORTENT TES YEUX Les eaux emportent le frisson de l’air quand elles conversent par la douce terre avec les coriandres de vert foncé et le coeur à l’ombre des lierres. Les eaux emportent les architectures fugaces de brises invisibles et un vaste monde de sortilèges de lumière qui se perd dans les airs. L’eau profonde du jardin emporte un rythme éternel qui s’occulte dans la joie de la brise errante, et l’éclat des yeux qui s’éloignent. PALMIER AU CRÉPUSCULE Au-dessus du vaste jardin, couronné de feuillages et de fleurs, resplendissant le palmier se détache, ligne dans le vent, et s’éleve vers un ciel de bleu panaché. Il ouvre la roue somptueuse de ses fines palmes au sommet de son tronc élancé, les unes comme des âmes tendues vers le ciel, les autres recourbées par les rudesses du vent. Lorsque le soleil s’allume sur le palmier -dernier baiser dans l’amoureux soir- une blonde chevelure frémissante illumine d’or le bleu du couchant. Mais palmes et chevelures pâlissent déjà au seuil de la nuit froide. Et une étoile tenace lutte et s’acharne pour accrocher dans la palme son éelat. KASIDA AU CRÉPUSCULE D’où naît la nuit? Elle est gardée dans l’air. Endormie dans la terre. Enterrée dans les rues. La nuit vient dans la brise comme une douce peine et recouvre le monde de son irréparable deuil. La voici qui naît dans la profonde solitude des jardins. La voici qui s’avance, confuse, parmi les soupirs du soir. On dirait qu’on entend ses pas dans les frissons de l’air. Il n’y a là ni tristesse, ni mystère, seule une agonie aimable. Les yeux lui résistent encore comme les cristaux dc la fontaine. La dernière lueur défend les mirages de ses trésors. Au couchant, un soleil faible lutte, avant de s’enfoncer dans les gris et les perles d’une mer d’obscurités. Comme si un souffle de Dieu et de Mort effleurait notre douce chair dans l’invisible vol d’ombre, d’archange et de lumière. La nuit avare s’empare doucement de nos corps. Du monde. Nous ne sommes plus qu’une ombre qui respire. | ADELFAS En el rosa y el blanco de tus luces,bajo tu flor de azúcar y veneno, adelfa de jardines andaluces pierden los pulsos su latir sereno. Pierden los pulsos su latir y viertes en la sangre letárgicas esencias. En tu débil aroma dulces muertes coronan andaluzas indolencias. COLUMNAS Columnas, columnas, éxtasis de fuerza en ansia y blancura. La columna anhela un peso celeste. — El arco se entrega. La luz de la arcada matiza en sus grados expresiones vanas. Arcos femeninos. Arcos taciturnos. Religiosos, cívicos. Sabias veleidades: en el patio moro arcos desiguales... SOLITUDE D ans cet arôme de solitude concrète qui emplit les jardins au crépuscule et dans la lueur de l’antique gloriette encadrée du parfum des myrtes. Lorsque les eaux des bassins reflètent à peine les espaces et nuances du ciel et la paix de fleurs et d’oiseaux fait apparaitre la nuit au coeur des airs.. Une tristesse, pure, plus qu’hurnaine, veille sur les rythmes du sang; elle annonce un écho de la mort et l’on entend les paroles des anges. LA FUENTE INVISIBLE Tornados los perfiles, ya de noche, en selva sideral, su gracia encubren los jardines, cambiando geometrías por espectros de plantas y perfumes. En este aliento vegetal profundo de la sombra que vive y que se nutre de estrellas y misterios minerales un dios elemental palpita y bulle. Sólo una voz delgada, hacia las fuentes, en el silencio de la noche asume la prestancia perdida de las frondas sin flor y sin matiz, horras de lumbre. KASIDA DE LOS PERFUMES Sobre la rosa que al viento da su aroma con desmayo; sobre el jazmín que en el aire cuaja sus luceros blancos; sobre el mirto y la celinda, la alhucema y el naranjo, sobre todos los aromas, mujer, el tuyo en mis manos. JARDIN NOCTURNE Doucement ! Que ne se rompe le cristal de ce merveilleux enchantement C’est le jardin, la nuit. Le vent effleure l’orée sidérale des branches. Rumeurs confuses de vert sombre, l’éternel et le fugace se marient; le vaste soupir de l’été vorace s’incarne dans le jasmin neige et grâce Par les airs, les noces des fleurs font crier les heures saturées; en une soyeuse densité de parfums se trahissent les branches extasiées. C’est le jardin, la nuit. De mystérieux courants d’humidité Mais palmes et chevelures pâlissent déjà au seuil de la nuit froide. Et une étoile tenace lutte et s’acharne pour accrocher dans la palme son éclat. LAS ACUAS LLEVAN TUS OJOS Las aguas llevan el temblor del aire, cuando discurren por la mansa tierra con culantrillos de verdor oscuro, y el corazón en sombra de las yedras. Las aguas llevan las arquitecturas fugaces de las auras invisibles y el volumen del alto sortilegio de la luz que en el aire se deslíe. El agua del jardín lleva, profundo, un latido perenne que se cela bajo la fiesta de la brisa errante, y el brillo de unos ojos que se alejan. PALMERA AL ATARDECER Sobre el vasto jardín, que coronado de ramas y de flores resplandece, línea en el viento, la palmera crece hacia un cielo en azul empavonado. Abre en la cumbre de su esbelto tronco la gloria en rueda de las finas palmas, unas, al cielo anhelo de almas, otras, rendidas por el viento bronco. Si el sol se prende sobre la palmera — beso final en la rendida tarde —sobre el azul sereno en oros arde la más trémula y blonda cabellera. Ya palidecen hojas y cabellos en los umbrales de la noche fría. Y una estrella tenaz lucha y porfía por colgar en la palma sus destellos. KASIDA DEL ATARDECER ¿ De dónde nace la noche? Está guardada en el aire. Está dormida en la tierra. Sepultada por las calles. La noche llega en la brisa como una pena suave que se hace dueña del mundo con su luto irreparable. En la honda soledad de los jardines, ya nace. Se la ve avanzar confusa entre temblores de tarde. Casi se escuchan sus pasos en los latidos del aire no es misterio ni tristeza, es una agonía amable. Se le resisten los ojos y la fuente en sus cristaLes. Su luz postrera defiende sus más preciados mirajes. Aún lucha por el ocaso un sol débil que se abate entre grises y entre perlas con masas de oscuridades. Un soplo de Dios y Muerte punza nuestra dulce carne en este vuelo invisible de luz, de sombra y de arcángel. La noche avara consigue lentamente apoderarse de nuestro cuerpo. Del mundo. ¡ Ya somos sombra que late! Antonio Machado |
(Sevilla-1875/Colliure-1939) "Souvenirs d'enfance", de Solitudes, Galeries et d'autres poèmes (1899-1907) Une après-midi grise et froide d'hiver. Les collègiens étudient. Monotonie de la pluie derrière les vitres. C'est a classe. Sur une image on voit Caïn qui fuit, et Abel mort, près d'une tache de carmin. D'une voix sonore et creuse le maître tonitrue, un vieillard mal vêtu, maigre et sec, qui tient un livre à la main. Et tout un choeur d'enfants va chantant la leçon. "mille fois cent, cent mille; mille fois mille, un million." Une après-midi grise et froide d'hiver. Le collègiers étudient. Monotonie de la pluie sur les vitres. "La saeta", de Champs de Castille (1907-1917) Oh! la saeta, le couplet au Christ des gitans, avec toujours aux mains du sang, et toujours sur sa croix cloué! Oh! chanson du peuple andalou, qui à chaque printemps, demande des échelles pour monter à la croix! Chant de ma terre, jetant des fleurs au Christ de l'agonie, qui est la foi de mes ancêtres! Tu n'es pas le chant de mon coeur! Je ne veux ni ne peux chanter ce Christ en croix mais celui qui marchait su la mer! Des hommes Laisser mes chansons Mais j'aime les mondes subtiles Aériens et délicats Comme des bulles de savon. J'aime les voir s'envoler, Se colorer de soleil et de pourpre, Voler sous le ciel bleu, subitement trembler, Puis éclater. A demander ce que tu sais Tu ne dois pas perdre ton temps Et à des questions sans réponse Qui donc pourrait te répondre? Chantez en coeur avec moi: Savoir? Nous ne savons rien Venus d'une mer de mystère Vers une mer inconnue nous allons Et entre les deux mystères Règne la grave énigme Une clef inconnue ferme les trois coffres Le savant n'enseigne rien, lumière n'éclaire pas Que disent les mots? Et que dit l'eau du rocher? Voyageur, le chemin C'est les traces de tes pas C'est tout; voyageur, il n'y a pas de chemin, Le chemin se fait en marchant Le chemin se fait en marchant Et quand tu regardes en arrière Tu vois le sentier que jamais Tu ne dois à nouveau fouler Voyageur! Il n'y a pas de chemins Rien que des sillages sur la mer. Tout passe et tout demeure Mais notre affaire est de passer De passer en traçant Des chemins Des chemins sur la mer | Una tarde parda y fría de invierno. Los colegiales estudian. Monotonía de lluvia tras los cristales. Es la clase. En un cartel se representa a Caín fugitivo, y muerto Abel, junto auna mancha de carmín. Con timbre sonoro y hueco truena el maestro , un anciano mal vestido, enjuto y seco, que lleva un libro en la mano. Y todo un coro infantil va cantando la lección: "Mil veces ciento, cien mil; mil veces mil, un millón". Una tarde parda y fría... La Saeta Dijo una voz popular: Quién me presta una escalera para subir al madero para quitarle los clavos a Jesús el Nazareno? Oh, la saeta, el cantar al Cristo de los gitanos siempre con sangre en las manos siempre por desenclavar. Cantar del pueblo andaluz que todas las primaveras anda pidiendo escaleras para subir a la cruz. Cantar de la tierra mía que echa flores al Jesús de la agonía y es la fe de mis mayores Oh, no eres tú mi cantar no puedo cantar, ni quiero a este Jesús del madero sino al que anduvo en la mar! Amo los mundos sutiles, ingrávidos y gentiles, como pompas de jabón. Me gusta verlos pintarse de sol y grana, volar bajo el cielo azul, temblar súbitamente y quebrarse... Proverbios y Cantares XXIX Caminante, son tus huellas el camino, y nada más; caminante, no hay camino, se hace camino al andar. Al andar se hace camino, y al volver la vista atrás se ve la senda que nunca se ha de volver a pisar. Caminante, no hay camino, sino estelas en la mar. XLIV Todo pasa y todo queda, pero lo nuestro es pasar, pasar haciendo caminos, caminos sobre la mar. |
Eulogio Muñoa Navarrete (1906-2001) La Carolina (Jaén) "Guadalquivir", de Romancero del Sur -¿Dónde vas, Guadalquivir? ¿Dónde vas sin tu cartera, tan pequeño y tan solito, resbalando por la piedra? La luna, -métese en todo-, al Guadalquivir increpa. Déjame, señora buena. Déjame y no le digas a mi madre que a otras tierras voy en busca de aventuras y de coplas marineras. Déjame, señora buena. Que en la Sierra de Cazorla no veré nunca las velas de los barcos de los niños de papel y de canela. Ni los verdes limoneros . Ni el encanto de las eras. Ni los plácidos molinos de cartón y de leyenda cuyos muros se disfrazan con el musgo y con la hiedra. Ni los peces gladiadores, ni las náyades viajeras, ni los husos escultores de la Andújar alfarera. Ni en Montoro los olivos. Ni en El Carpio las acequias. Ni en la Córdoba moruna, de sus torres las veletas, ni el perfil de pergamino de sus calles fotogénicas. Déjame, señora luna; déjame, señora buena. Déjame que los gitanos me han escrito cuatro letras y me piden que me vaya por las noches a sus fiestas donde vírgenes de bronce con euritmia de la Grecia tejen danzas orienales con los brazos y las piernas. En Sevilla tengo cita con Neptuno y con la reina de las torres que se visten de jazmín y de azucena. Déjame, señora luna; déjame, señora buena. La señora luna mueve negativa la cabeza, y el pequeño infante salta sin permiso de la Sierra. ... ... ... ... ... En el llano lo reciben los gitanos, con banderas, las gitanas, con sonrisas, los chiquillos con piruetas, y en el bronce de las voces los elogios tintinean. Los gentiles arrieros le dan guardia con sus recuas que, en los vados, le tributan prolongadas reverencias. Los romanos le hacen arcos de triunfo con las piedras, y los árabes le ponen gallardetes y diademas. Los olivos le dan sombra. Limoneros lo refrescan, los naranjos y laureles lo engalanan y lo inciensan, y el bordón de las cigarras le hacen líricas las siestas. Veinte vírgenes desnudas, sensuales y morenas, lo perfuman con el zumo de aceitunas y de almendras, y en su lecho blanco y rojo de claveles y de sedas la lujuria de la noche de Sevilla se le entrega. La Giralda lo ha nombrado general de mar y tierra. Y con cuatro bergantines de verónicas toreras, toma el mando de los mares por Bonanza y Barrameda. El Guadalquivir no ha vuelto desde entonces a la escuela, ni a mirar más a la luna mojigata de la Sierra. | -Où vas-tu, Guadalquivir? Où vas tu sans ta cartable, aussi petit et solitaire, glissant dans la pierre? La lune, -se mèle en tout-, le Guadalquivir blâme. Laisse-moi, bonne dame. laisse-moi et ne lui dis pas à ma mère qu'à d'autres terres je vais pour chercher des aventures et des chants marins. Laisse-moi, bonne dame. Qu'à la Sierra de Cazorla je ne verrai jamais les voiles des bateaux des enfants de papier et de canèle. Ni les verts citronniers. Ni la charme des eres. Ni les placides moulins de carton et de légende dont les murs se déguisent avec la mousse et avec le lierre. Ni les poissons gladiateurs, ni les fées voyageuses, ni les fuseaux sculpteurs de l'Andújar potière. Ni à Montoro les oliviers. Ni à El Carpio les canaux. Ni à Córdoba mauresque, de ses tours les girouettes, ni le profil de parchemin de ses rues photogéniques. Laisse-moi, dame lune; laisse moi, bonne dame . Laisse-moi que les gitans m'ont écrit quatre lettres et ils m'ont demandé que je m'en aille dans les nuits à ses fêtes où les vierges de bronze avec de l'eurythmie de la Grêce tissent des danses orientales avec les bras et les jambes. À Seville j'ai un rendez-vous avec Neptune et la reine des tours qui s'habillent de jasmin et de lys. Laisse-moi, dame lune; laisse-moi, bonne madame. Madame lune meut négative la tête, et le petit enfant saute sans la permission de la Montagne. ... ... ... ... ... Sur la plaine le reçoivent les gitans, avec des drapeaux, les gitanes, avec des sourires, les enfants avec des pirouettes, et dans le bronze des voix les éloges tintent. Les gentils paysans lui donnent garde avec ses mulets qui, avec les gués, lui témoignent de prolongées révérences. Les romains lui font des arcs de triomphe avec les pierres, et les arabes lui posent des flammes et des diadèmes. Les oliviers lui donnent de l'ombre. Citronniers le refroident, les orangiers et lauriers le décorent et l'ensensent, et le bordon des cigales lui font liriques les siestes. |
FEDERICO GARCÍA LORCA Granada 1898-1936 Le passage de la seguriya La soleá Parmi les papillons noirs avance une fille brune à côté d'un blanc serpent de brouillard. Terre de Lumière, Ciel de terre. Enchaînée au tremblement d'un rythme qui jamais n'arrive, un poignard à la main droite, elle avance, coeur d'argent. Où vas-tu, siguiriya, avec ce rythme sans tête? Quelle lune recueillera ta douleur de laurier-rose et de chaux? Terre de Lumière, Ciel de terre. Vêtue de voiles noirs, elle pense que le monde est bien petit et le coeur immense Vêtue de voiles noirs. Elle pense que le tendre soupir, le cri, disparaissent au fil du vent. Vêtue de voiles noirs. Elle avait laissé sa fenêtre ouverte et à l'aube par la fenêtre tout le ciel a débouché. Ah! Vêtue de voiles noirs! paso Dans le troisième, Poème de la Saeta, nous trouvons le poème «Paso», adressé à la Vierge: Vierge en crinoline, Vierge de la Soledad, épanouie comme une immense tulipe. Dans ta barque de lumières tu vas sur la marée haute de la ville, parmi les saetas troubles et des étoiles de cristal. Vierge en crinoline, tu vas sur le fleuve de la rue jusqu'à la mer! Mort de la peterena Dans le quatrième de ces grands poèmes, Graphique de la Petenera, Federico écrit: Dans la maison blanche se meurt la perdition des hommes. Cent pouliches caracolent Leurs cavaliers sont morts. Et sous la palpitante constellation des lampes, tremble sa jupe moirée entre ses cuisses de bronze. Cent pouliches caracolent. Leurs cavaliers sont morts. De longues ombres affilées viennent du trouble horizon et le bourdon d'une guitare se rompt. Cent pouliches caracolent. Leurs cavaliers sont Amparo (Dos muchachas) Amparo, Que tu es seule dans ta maison! Vêtue de blanc! (Équateur entre le jasmín et le nard!) Écoute les merveilleux Sons de ton patio, La faible trille jaune Du canari. Le soir tu vois trembler Les cyprès avec les oiseaux, Tandis que tu brodes lentement Des lettres sur le canevas. Amparo, Que tu es seule dans ta maison! Vêtue de blanc! Amparo, Et qu'il est difficile de te dire Je t'aime! Traduit par: Gilles de Seze La femme adultère Je la pris près de la rivière Car je la croyais sans mari Tandis qu'elle était adultère Ce fut la Saint-Jacques la nuit Par rendez-vous et compromis Quand s'éteignirent les lumières Et s'allumèrent les cri-cri Au coin des dernières enceintes Je touchai ses seins endormis Sa poitrine pour moi s'ouvrit Comme des branches de jacinthes Et dans mes oreilles l'empois De ses jupes amidonnées Crissait comme soie arrachée Par douze couteaux à la fois Les cimes d'arbres sans lumière Grandissaient au bord du chemin Et tout un horizon de chiens Aboyait loin de la rivière Quand nous avons franchi les ronces Les épines et les ajoncs Sous elle son chignon s'enfonce Et fait un trou dans le limon Quand ma cravate fût ôtée Elle retira son jupon Puis quand j'ôtai mon ceinturon Quatre corsages d'affilée Ni le nard ni les escargots N'eurent jamais la peau si fine Ni sous la lune les cristaux N'ont de lueur plus cristalline Ses cuisses s'enfuyaient sous moi Comme des truites effrayées L'une moitié toute embrasée L'autre moitié pleine de froid Cette nuit me vit galoper De ma plus belle chevauchée Sur une pouliche nacrée Sans bride et sans étriers Je suis homme et ne peux redire Les choses qu'elle me disait Le clair entendement m'inspire De me montrer fort circonspect Sale de baisers et de sable Du bord de l'eau je la sortis Les iris balançaient leur sabre Contre les brises de la nuit Pour agir en pleine droiture Comme fait un loyal gitan Je lui fis don en la quittant D'un beau grand panier à couture Mais sans vouloir en être épris Parce qu'elle était adultère Et se prétendait sans mari Quand nous allions vers la rivière (traduction Jean Prévost Edition Gallimard) La femme adultère | El paso de la siguiriya Entre mariposas negras, va una muchacha morena junto a una blanca serpiente de niebla. Tierra de luz, cielo de tierra. Va encadenada al temblor de un ritmo que nunca llega; tiene el corazón de plata y un puñal en la diestra ¿Adónde vas siguiriya, con un ritmo sin cabeza? ¿Qué luna recogerá Tu dolor de cal y adelfa? Tierra de luz cielo de tierra La solea VESTIDA con mantos negros. piensa que el mundo es chiquito y el corazón es inmenso. Vestida con mantos negros Piensa que el suspiro tierno y el grito, desaparecen en la corriente del viento. Vestida con mantos negros Se dejó el balcón abierto y al alba por el balcón desembocó todo el cielo. ¡Ay ayayayay, que vestida con mantos negros! PASO El tercero, POEMA DE LA SAETA, encontramos el poema «PASO», dirigido a la Virgen: VIRGEN con miriñaque virgen de la soledad, abierta como un inmenso Tulipán. En tu barco de luces vas por la alta marea de la ciudad entre saetas turbias y estrellas de cristal. Virgen con miriñaque tú vas por el río de la calle, ¡hasta el mar! Muerte de la Petenera En el cuarto de estos grandes poemas, GRAFICO DE LA PETENERA, Federico escribe: En la casa blanca muere la perdición de los hombres. Cien jacas caracolean. Sus jinetes están muertos. Bajo las estremecidas Estrellas de los velones, su falda de moaré tiembla Entre sus muslos de cobre. Cien jacas caracolean. Sus jinetes están muertos. Largas sombras afiladas Vienen del turbio horizonte, y el bordón de una guitarra se rompe. Cien jacas caracolean. Sus jinetes están muertos. Amparo (Dos muchachas) Amparo, !Qué sola estás en tu casa Vestida de blanco! (Ecuador entre el jazmín y el nardo!) Oyes los maravillosos Surditores de tu patio, T al débil trino Amarillo Del canario. Por la tarde ves temblar Los cipreses con las pájaros, Mientras bordas lentamente Letras sobre el cañamazo. Amparo, !que sola estás en tu casa Vestida de blanco! Amparo, !y qué difícil decirte: Yo te amo! La casada infiel Y que yo me la llevé al río creyendo que era mozuela, pero tenía marido. Fue la noche de Santiago y casi por compromiso. Se apagaron los faroles y se encendieron los grillos. En las últimas esquinas toqué sus pechos dormidos, y se me abrieron de pronto como ramos de jacintos. El almidón de su enagua me sonaba en el oído, como una pieza de seda rasgada por diez cuchillos. Sin luz de plata en sus copas los árboles han crecido, y un horizonte de perros ladra muy lejos del río. * Pasadas las zarzamoras, los juncos y los espinos, bajo su mata de pelo hice un hoyo sobre el limo. Yo me quité la corbata. Ella se quitó el vestido. Yo el cinturón con revólver. Ella sus cuatro corpiños. Ni nardos ni caracolas tienen el cutis tan fino, ni los cristales con luna relumbran con ese brillo. Sus muslos se me escapaban como peces sorprendidos, la mitad llenos de lumbre, la mitad llenos de frío. Aquella noche corrí el mejor de los caminos, montado en potra de nácar sin bridas y sin estribos. No quiero decir, por hombre, las cosas que ella me dijo. La luz del entendimiento me hace ser muy comedido. Sucia de besos y arena yo me la llevé del río. Con el aire se batían las espadas de los lirios. Me porté como quien soy. Como un gitano legítimo. Le regalé un costurero grande de raso pajizo, y no quise enamorarme porque teniendo marido me dijo que era mozuela cuando la llevaba al río |
Juan Ramón Jiménez Moguer (Huelva)-1881/1958 PAROLE GROSSIÈRE Plus froide et plus décomposée que morte, plus seule et plus laide, posée là, comme une fleur puante sur une steppe. Du fiel pour ce méchant oiseau dont le chant vous met mal à l’aise. Et toi qui dis cette parole, te voilà, pareil à Dieu, lorsqu’avec son immunité, un monstre, par caprice, crée. Je n’aimai plus l’étoile, et je baissai les yeux ; mais l’étoile en eux me revint, comme – croyais-je – une fleur de neige. Mais la fleur de neige était de nard – de larme –, d’hermine ; et elle se défit, et elle ruisselait à l’intérieur de moi. Comme elle débordait, je me mis à pleurer ; et sur le monde noir pleurai hermine et nard, et toute une gloire d’étoiles dégelées. Piedra y cielo Je voudrais que mon livre fût ainsi que le ciel, la nuit toute vérité présente, sans histoire, Qu’à chaque instant se donne, comme lui, toute chose, avec ses étoiles… Eternidad Je ne sais avec quoi le dire car ma parole n'est pas encore faite. Plénitude d'aujourd'hui rameau en fleur de demain. Mon âme s'apprête à refaire le monde pareil à mon âme. Solitaire est la solitude Seul la trouve qui, solitaire trouve la vague solitaire de l’océan où il se perd. | Quisiera que mi libro fuese, como es el cielo por la noche, todo verdad presente, sin historia. Que, cómo él, se diera en cada instante todo, con todas sus estrellas; ... No sé con qué decirlo, porque aún no está hecha mi palabra Plenitud de hoy, ramo en flor de mañana. Mi alma se prepara para rehacer el mundo parecido a mi alma. Solitaria es la soledad, sólo la encuentra quien, solitario encuentra la ola solitaria del océano por el que se pierde. |
Luis de Góngora Córdoba-1561/1617 (Romances) Amarrado al duro banco de una galera turquesca, ambas manos en el remo y ambos ojos en la tierra, un forzado de Dragut en la playa de Marbella se quejaba al ronco son del remo y de la cadena: « ¡Oh, sagrado mar de España; famosa playa serena, teatro donde se han hecho cien mil navales tragedias! Pues eres tú el mismo mar que con sus crecientes besas las murallas de mi patria, coronadas y soberbias, tráeme nuevas de mi esposa, y dime si han sido ciertas las lágrimas y suspiros que me dice por sus letras; porque si es verdad que llora mi cautiverio en su arena, bien puedes al mar del Sur vencer en lucientes perlas. Dame ya, sagrado mar, a mis demandas respuesta; que bien puedes, si es verdad, que las aguas tienen lengua; pero, pues no me respondes, sin duda alguna que es muerta, aunque no lo debe ser, pues que yo vivo en su ausencia pues he vivido diez años sin libertad y sin ella, siempre al remo condenado a nadie matarán penas.» En esto se descubrieron de la religión seis velas y el cómitre mandó usar al forzado de su fuerza. Celle-ci – rimes sonores – que me dicta une savante, bien bucolique Thalie – oh conte excellent – aux heures pourpres où rose est l’aube et le jour rose argent à présent que l’éclat tu dores ta Nuée, écoute-les au son de mon chalumeau, si les murs ne te voient plus de Huelva brosser le vent, épuiser la forêt. | Attaché au dur banc D’une galère tourquoise, Les deux mains sur la rame Et les deux yeux sur la terre, Un forcé de Dagut À la plage de Marbelle Se plaint au rauque chant De la rame et de la chaîne: Ô, sacrée mer d’Espagne Fameuse plage serène Théâtre où ils se sont faites Cent mille navales tragédies! Tu es la même mer Qui avec ses phases ascendantes embrasses Les murailles de ma patrie, Couronnées et énormes, Porte-moi des nouvelles de mon épouse, Et dis-moi si elles sont été certaines Les larmes et soupirs Qu’elle me dit dans ses lettres, Parce que s’il est vrai qu’elle pleut Ma captivité dans son sable, Bien peux-tu à la mer du Sud Vaincre en brillantes perles. Donne-moi déjà, sacrée mer, À mes demandes la reponse; Que tu peux bien, si c’est vrai, Que les eaux ont de langue; Mais, comme tu ne me réponds pas, Sans doute qu’elle est morte, Malgré qu’elle ne doit pas l’être, parce que je vis avec son absence Parce que j'ai vécu dix ans Sans liberté et sans elle, Toujours avec la rame condamné Personne tueront les peines.” À ce moment ils découvrirent De la réligion six voiles Et le gardien demanda se servir Au forcé de sa force De Polifemo y Galatea Estas que me dictó rimas sonoras, culta sí, aunque bucólica, Talía -¡oh excelso conde!-, en las purpúreas horas que es rosas la alba y rosicler el día, ahora que de luz tu Niebla doras, escucha al son de la zampoña mía si ya los muros no te ven, de Huelva, peinar el viento, fatigar la selva. Templado, pula en la maestra mano el generoso pájaro su pluma, o tan mudo en la alcándara, que en vano aun desmentir al cascabel presuma; tascando haga el freno de oro, cano, del caballo andaluz la ociosa espuma; gima el lebrel en el cordón de seda. Y al cuerno, al fin, la citara suceda. Treguas al ejercicio sean robusto, ocio atento, silencio dulce, en cuanto debajo escuchas de dosel augusto, del músico jayán el fiero canto. Alterna con las Musas hoy el gusto; que si la mía puede ofrecer tanto clarín (y de la Fama no segundo), tu nombre oirán los términos del mundo. Donde espumoso el mar siciliano el pie argenta de plata al Lilibeo (bóveda o de las fraguas de Vulcano, o tumba de los huesos de Tifeo), pálidas señas cenizoso un llano -cuando no del sacrílego deseo- del duro oficio da. Mil una alta roca mordaza es a una gruta, de su boca. Guarnición tosca de este escollo duro troncos robustos son, a cuya greña menos luz debe, menos aire puro la caverna profunda, que a la peña; caliginoso lecho, el seno obscuro ser de la negra noche nos lo enseña infame turba de nocturnas aves, gimiendo tristes y volando graves. De este, pues, formidable de la tierra bostezo, el melancólico vacío a Polifemo, horror de aquella sierra, bárbara choza es, albergue umbrío y redil espacioso donde encierra cuanto las cumbres ásperas cabrío, de los montes, esconde: copia bella que un silbo junta y un peñasco sella. Un monte era de miembros eminente este que (de Neptuno hijo fiero) de un ojo ilustra el orbe de su frente, émulo casi del mayor lucero; cíclope a quien el pino más valiente, bastón, le obedecía, tan ligero, y al grave peso junco tan delgado, que un día era bastón y otro cayado |
Rafael Alberti Puerto de Sta. María (Cádiz ) voz muriera en tierra, llevadla al nivel del mar y dejadla en la ribera. Llevadla al nivel del mar y nombradla capitana de un blanco bajel de guerra. Oh mi voz condecorada con la insignia marinera: sobre el corazon un ancla y sobre el ancla una estrella y sobre la estrella el viento y sobre el viento una vela! El mar. La mar. ¿Por qué me trajiste, padre, a la ciudad? ¿Por qué me desenterraste del mar? En sueños, la marejada me tira del corazón. Se lo quisiera llevar. Padre, ¿por qué me trajiste acá? Anémona encantada enamorada. Orquídea despeinada enamorada. Caracola rizada enamorada Flor abierta o cerrada enamorada. (No me las enseñes más, que me matarás.) Anónimo. | Si Ma voix mourût sur la terre Portez-la au niveau de la mer Et laissez-la dans la rivière. Portez-la au niveau de la mer Et appelez-la capitaine D’un bateau bajel de guerre. Ô ma voix décorée D’une insigne marine: Sur le coeur une ancre Et sur l’ancre une étoile Et sur l’étoile le vent Et sur le vent une voile! Le mer.La mer. Pourquoi tu m’a enmené, père, à la cité? Pourquoi tu m’as déterreé de la mer? En rêves, la houle Me tire du coeur. Elle me le voulû quitter. Père, pourquoi tu m’as enmené là-bas? Anémone enchantée Amoureuse. Orchidée décoiffée Amoureuse. Conque frisée Amoureuse. Fleur ouverte ou fermée Amoureuse. (Ne me les montre plus, que tu me tueras.) Anonyme. |
Manuel Altolaguirre (Málaga 1905 - Burgos 1959) Playa (De Las Islas invitadas) Las barcas de dos en dos, como sandalias del viento puestas a secar al sol. Yo y mi sombra, ángulo recto. Yo y mi sombra, libro abierto. Sobre la arena tendido como despojo de mar se encuentra un niño dormido. Yo y mi sombra, ángulo recto. Yo y mi sombra, libro abierto. Y más allá, pescadores tirando de las maromas amarillas y salobres. Yo y mi sombra, ángulo recto. Yo y mi sombra, libro abierto Prados (Málaga) Vega en calma (Del libro "Tiempo") Cielo gris. suelo rojo... De un olivo a otro vuela el tordo. (En la tarde hay un sapo de ceniza y de oro.) Suelo gris. Cielo rojo... Quedó la luna enredada en el olivar. ¡Quedó la luna olvidada! | Plage (Les îles invitées) Les barques de deux en deux Comme de sandales du vent Qui sont mises à sécher au soleil. Moi et mon ombre, angle droit. Moi et mon ombre, livre ouvert. Sur le sable allongé Comme des restes de la mer Se trouve un enfant endormi. Moi et mon ombre, angle droit. Moi et mon ombre, livre ouvert. Et plus loin, des pêcheurs Qui tirent des cordes Jaunes et saumâtres. Moi et mon ombre, angle droit. Moi et mon ombre, livre ouvert. Plaine en calme (“Temps”) Ciel gris Terre rouge... D’un olivier à un autre Vole la grive. (dans l’après-midi il y a un crapaud de cendre et d’or) Terre grise. Ciel rouge. Resta la lune enmêlée Dans l’oliveraie. ¡Resta la lune oubliée! |
VILLAESPESA Laujar, Almería (1877) – Madrid (1936) De “Los jardines de Afrodita”. V El cisne se acercó. Trémula Leda La mano hunde en la nieve del plumaje, Y se adormece el alma del paisaje De un rojo crepúsculo de seda. La onda azul, al morir, suspira queda; Gorjea un ruiseñor entre el ramaje, Y un toro, ebrio de amor, muge salvaje En la sombra nupcial de la arboleda. Tendió el cisne la curva de su cuello, Y con el ala –cándido abanico-, Acarició los senos y el cabello. Leda dio un grito y se quedó extasiada... Y el cisne levantó, rojo, su pico Como triunfal insignia ensangrentada. FANTASÍA MORISCA El reloj encantado Retumba la una. Bajo el plateado Temblor de la Luna, La fuente sonora Del patio, entre tanto, Nos cuenta el encanto De la reina mora. Un dragón vigila Su lóbrego encierro. La feroz pupila Se revuelve inquieta. A quien mira, mata. La mano de hierro Crispada aún, sujeta La llave de plata. Lenta el agua llora; Y la reina mora, Sola con su llanto, Espera el acero Del joven guerrero Que rompa el encanto. Pálida y sumisa, Bajo una palmera, Con su peine de oro Y marfil, alisa El negro tesoro De su cabellera! El reloj encantado Retumba la una. Bajo el plateado Temblor de la Luna, La fuente sonora Del patio, entre tanto, Nos cuenta el encanto De la reina mora MORENA MÍA I Bajo el fulgor lunar el mar es de plata; Entreabre tú, mi bien, tu mirador, Y asómate a escuchar la serenata Que, mientras duermes tú, vela el amor Asómate al balcón, morena mía, Las sombras de mis noches a alumbrar, Que, como un ciego, sin bordón ni guía, Así voy sin la luz de tu mirar. II La brisa de jazmines perfumada Despierta la pasión que duerme en mí; La noche está para el amor creada Y todo vive, como yo, por ti. Asómate al balcón, morena mía, Las sombras de mis noches a alumbrar, Que, como un ciego, sin bordón ni guía, Así voy sin la luz de tu mirar. III Sal darle consuelo a mi tormento; Que si no sales, del balcón al pie, Como esas rosas que deshoja el viento, Sin la luz de tus ojos moriré. Asómate al balcón, morena mía, Las sombras de mis noches a alumbrar, Que, como un ciego, sin bordón ni guía, Así voy sin la luz de tu mirar. | “Les jardins d’Afrodite” V Le cygne se rapprocha. Vacillante Leda La main plonge dans la neige du plumage Et s’endort l’âme du paysage D’un rouge crépuscule de soie. L’onde bleue, quand elle meurt, soupire tranquille; Gazouille un rossignol entre le branchage, Et un taureau, ivre d’amour, mugit sauvage Dans l’ombre nuptiale du bois. Étendit le cygne la courbe de son cou, Et avec l’aile –candide éventail-, caressa les seins et le chevex. Leda donna un cri et resta extasiée... Et le cygne leva, rouge, son bec Comme triomphant insigne ensanglentée. FANTAISIE MAURESQUE L’horloge enchatée Rententit l’une. Sous l’argenté Tremblement de la Lune, La fontaine sonore Du patio, pendant ce temps, Nous raconte le charme De la reine maure. Un dragon surveille Sa lugubre réclusion La féroce pupille Remue inquiète. À celui qu'il regarde, tue. La main de fer Crispée encore, retient La clef d’argent. Lente l’eau pleure; Et la reine maure Seule avec ses pleurs, Attend l’acier du jeune guerrier Que casse le charme. Pâle et soumise, Sous le palmier Avec son peigne d’or Et d’ivoire, lisse Le noir trésor De sa chevelure. L’horloge enchatée Rententit l’une. Sous l’argenté Tremblement de la Lune, La fontaine sonore Du patio, pendant ce temps, Nous raconte le charme De la reine mauresque. MA BRUNE I Sous l’éclat lunaire la mer est d’argent, Entreouvre, mon bonheur, ton belvédère, Et penche-toi à écouter la sérénade Que, pendant que tu dors, veille l’amour. Penche au balcon, ma brune, Les ombres de mes nuits à éclairer Que, comme un aveugle, sans bordon ni guide Comme ça je vais sans la lumière de ton regard. II La brise de jasmins parfumée Réveille la passion qui dort en moi; La nuit est pour l’amour créée Et tout vit, comme moi, pour toi. Penche au balcon, ma brune, Les ombres de mes nuits à éclairer Que, comme un aveugle, sans bordon ni guide Comme ça je vais sans la lumière de ton regard. III Sors pour lui donner du réconfort à mon tourment; Que si tu ne sors pas, du balcon au pied, Avec ces roses-là qu'effeuille le vent, Sans la lumière de tes yeux je mourrai. Penche au balcon, ma brune, Les ombres de mes nuits à éclairer Que, comme un aveugle, sans bordon ni guide Comme ça je vais sans la lumière de ton regard. |
EL RÍO GUADALQUIVIR Los poemas ilustrados referentes al río Guadalquivir, aparecen completos más abajo en castellano. | |||||||||||||
¡ Oh Guadalquivir! Te vi en Cazorla nacer; hoy, en Sanlúcar morir. Un borbollón de agua clara, debajo de un pino verde, eras tú, ¡qué bien sonabas! Antonio Machado Noviembre y febrero son allá los meses de lluvias torrenciales. En las calles cercanas al río preparaban las casas contra la inundación, ajustando unos tablones al dintel de la puerta… Una mañana vinieron a buscarle al colegio a hora desusada. Llovió días y días, torrencialmente; y el agua desbordando ya por el prado, sería difícil para él volver a su casa en las afueras…. Aquella avenida de castaños que antes tantas veces recorriera a pie, tuvo entonces que cruzarla en barca. El agua lo cubría todo, y al fondo surgían de la laguna los edificios extraños y exactos tras una delgada fila de árboles… casas y gentes parecían ahora breves y sin trascendencia, como si al privarles el agua de la acostumbrada base terrena (así ocurre con un navío al hacerse a la mar) dejara al descubierto su verdadera proporción y significado… Al llegar la noche, derribados con el temporal los postes y alambres eléctricos, no había luz. A la claridad de las velas, un libro ante sus ojos soñolientos, escuchaba el viento afuera, en el campo inundado, y la lluvia caudalosa caer hora tras hora. Se sentía como una isla, separado del mundo y de sus aburridas tareas en ilimitada vacación; una isla mecida por las aguas, acunando sus últimos sueños de niño. Luis Cernuda -Ocnos.
Río de Sevilla ¡cuán bien pareces con galeras blancas y ramos verdes! Río de Sevilla ¡quién te pasase sin que la mi servilla * se me mojase! Salí de Sevilla a buscar a mi dueño, puse al pie pequeño dorada servilla. Como estoy a la orilla mi amor mirando digo suspirando ¡quién te pasase sin que la mi servilla se me mojase! Vienen de Sanlúcar, rompiendo el agua, a la Torre del Oro barcos de plata. Barcos enramados van a Triana el primero de todos me roba el alma. SONETO LXII Rey de los otros, río caudaloso, que en fama claro, en ondas cristalino, tosca guirnalda de robusto pino ciñe tu frente, tu cabello undoso, pues, dejando tu nido cavernoso de Segura en el monte más vecino, por el suelo andaluz tu real camino tuerces soberbio, raudo y espumoso, a mí, que de tus fértiles orillas piso, aunque ilustremente enamorado, tu noble arena con humilde planta, dime si entre las rubias pastorcillas has visto, que en tus aguas se han mirado, beldad cual la de Clori, o gracia tanta. Luis de Góngora. Cuando yo tenía catorce o quince años y mi alma estaba henchida de deseos sin nombre, de pensamientos puros y de esa esperanza sin límites que es la más apreciada joya de la juventud; cuando yo me juzgaba poeta, cuando mi imaginación estaba llena de esas risueñas fábulas del mundo clásico, y Rioja, en sus silvas a las flores; Herrera, en sus tiernas elegías, y todos mis cantores sevillanos, dioses penates de mi especial literatura, me hablaban de continuo del Betis majestuoso, el río de las ninfas, de las náyades y los poetas, que corre al Océano escapándose de un ánfora de cristal, coronado de espadañas y laureles, ¡cuántos días, absorto en la contemplación de mis sueños de niño, fui a sentarme en su ribera, y allí, donde los álamos me protegían con su sombra, daba rienda suelta a mis pensamientos y forjaba una de esas historias imposibles en las que hasta el esqueleto de la muerte se vestía a mis ojos con galas fascinadoras y espléndidas! Yo soñaba entonces una vida independiente y dichosa, semejante a la del pájaro, que nace para cantar y Dios le procura de comer; soñaba esa vida tranquila del poeta que irradia con suave luz de una a otra generación; soñaba que la ciudad que me vio nacer se enorgullece con mi nombre, añadiéndole al brillante catálogo de sus ilustres hijos, y cuando la muerte pusiera un término a mi existencia me colocasen para dormir el sueño de oro de la inmortalidad a la orilla del Betis, al que yo habría cantado en odas magníficas y en aquel punto donde iba tantas veces a oír el suave murmullo de sus ondas. Una piedra blanca con una cruz y mi nombre. Gustavo Adolfo Bécquer (Desde mi celda) EL GUADALQUIVIR ¿Puede pensar nadie que un río no sepa su nombre? El de éste de Sevilla es claro, unjido escelsamente por el oro de cien liras, y él lo arrastra largamente, como una líquida sarta de sílabas de cristal. ¿Hay río en el mundo que tenga un nombre más fluvial, más licuoso? Guadalquivir… La G está escrita en la sierra, entre adelfares, y la R se abre y se cierra en Sanlúcar y se prende en la M del Mar Atlántico. JUAN RAMÓN JIMÉNEZ
Bonanza. Que esperanza. Ría. A la ese del Guadalquivir Desde el cielo del vuelo lo sabía. Hoy ha bajado el nivel Trainel De la canal pleamar. Bonanza. Por se –que aquí es “eze”- Sale y entra, mengua y crece La esperanza. Gerardo Diego Para conocer más sobre el río, entra en: http://es.wikipedia.org/wiki/Guadalquivir http://www.terra.es/personal2/pfigares/geogr.htm http://www.chguadalquivir.es/opencms/opencms/chg-web/menu_izquierda/la_cuenca/zonificacion_hidrologica/contenido.html |
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